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L’effet Dunning-Krüger : pourquoi vous devez le connaître, mais pas vous en soucier 

A l’heure où s’écrivent ces lignes, le mot à la mode, c’est ultracrépidarianisme, cette tendance à donner son opinion sur un sujet que l’on ne maîtrise pas. Tout le monde y a succombé un jour, et c’est même devenu une véritable tendance dans notre monde en crise.

Cependant, on rapproche souvent, à tort, ce biais cognitif d’un autre : l’effet Dunning-Krüger. On décrit alors cet effet comme la propension à surestimer ses propres compétences dans un domaine. Or, ce que décrivent plutôt les études autour de cet effet, c’est que notre estimation de nos compétences fluctuent en fonction de nos réelles compétences dans un domaine donné.

En clair, si les moins compétents se surestiment, les plus compétents, eux, se sous-estiment.

Plus encore, les personnes incompétentes qui se surestiment sont incapables de reconnaître la compétence de “vrais” experts.

Dans un graphique, assez célèbre, même s’il n’a absolument rien de scientifique, on a rendu cet effet sous cette forme :

Effet Dunning-Kruger

Par Arjuna Filips — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79800078)

Si les recherches de Dunning et Krüger, comme beaucoup d’études psychologiques, ont été sujettes à critiques, elles sont néanmoins à rapprocher d’études faites par un autre psychologue, Daniel Kahneman. Etudes qui lui ont valu le “Prix Nobel” d’économie (la psychologie n’étant pas une discipline nobélisable).

Dans son ouvrage de vulgarisation de ses recherches, “Thinking, Fast and Slow”, il décrit un biais cognitif commun à tous les humains, sans exception. Il le nomme “What you see is all there is” (ce que l’on voit est tout ce qu’il y a à voir).

Qu’est-ce qu’il veut dire par là ?

Que le système cognitif humain ne prend des décisions que sur base des informations qu’il a à sa disposition, et seulement elles. Même s’il est conscient qu’il lui manque des informations déterminantes, il agira comme si elles n’existaient pas. Ce biais est inévitable : notre cerveau est façonné pour faire sens avec les informations qu’il a à sa disposition, et rien qu'elles

Comment atténuer ces biais cognitifs ?

Mais, si ces biais cognitifs sont inévitables, qu’est-ce qu’on peut faire ? Est-on condamné à vivre dans l’idiotie ?

Evidemment non. Le graphique ci-dessus nous montre que cette stupidité qu’on appelle aujourd’hui ultracrépidarianisme n’est qu’une étape dans le processus d’apprentissage. Il suffit de le savoir.

Dans le long chemin qui mène à la compétence, on démarre donc par une bouffée d’enthousiasme, et de confiance en soi. Elle n’a rien de répréshensible, et c’est même plutôt encourageant puisque cela nous donne envie de continuer sur notre voie.

Sauf qu’après arrive la vallée de l’humilité, une sorte de longue traversée du désert pendant laquelle vous vous sentirez dépassé.e par l’ampleur du savoir à acquérir. Mais, petit à petit, vous remonterez la pente, et arriverez à faire la paix avec votre savoir.

Et donc, le véritable obstacle, celui qui risque de faire capoter votre entreprise de connaissance, c’est celle qui vient après la montagne de la stupidité. C’est cette longue vallée, où vous vous sentirez seul.e, et où vous ne verrez pas le bout de votre apprentissage. C’est là qu’il ne faut pas lâcher.

Traverser la vallée de l’humilité

Vous voyez la similitude avec la traversée du désert décrite dans un précédent article ?

Le chemin psychologique qui mène vers la maîtrise d’une compétence va main dans la main avec son chemin économique.

L’enthousiasme que vous ressentez au début de votre périple, ou de votre carrière, va s’estomper. Et votre découragement va correspondre au moment le plus compliqué de votre ascension sur la longue courbe exponentielle décrite dans notre article.

Pourtant, le conseil reste le même ici : accrochez-vous !

Même si votre esprit vous dit le contraire, vous faites des progrès. Gardez de la constance dans votre travail et dans votre apprentissage. Le fait de continuer là où beaucoup d’autres vont sans doute s’arrêter constitue déjà un avantage.

Continuez à travailler. Continuez à apprendre. Même - surtout - quand la tâche paraît insurmontable.


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