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Ce que votre communication peut apprendre des stand-uppers 

Le standup, cette forme de comédie réduite à sa plus simple expression - une scène, un micro, un public et un comédien qui enchaîne les vannes - est relativement récente chez nous. Mais la discipline est en plein essor.

C'est justement parce que cette forme d'expression est si "pure" qu'elle a beaucoup à nous apprendre. Sur la manière de pratiquer son art, mais aussi sur la manière de communiquer.

Je me suis intéressé au monde du stand-up il y a deux ans à peine. Les gens que j'y ai découvert, et la manière dont ils envisagent leur métier m'ont ouvert pas mal de perspectives.

Voilà les 3 choses, applicables par tous, que je voudrais partager.

1. Surmonter la peur du bide

L'un des concepts-clés du stand-up, c'est le bide. Certains le redoutent, d'autres l'accueillent, parfois avec plaisir, mais tous s'y confrontent.

"Bider", rater une vanne, fait partie du métier de stand-upper. D'un plateau à l'autre, les stand-uppers testent leurs blagues. Et analysent leurs échecs. Froidement, factuellement.

Pourquoi cette blague n'a pas fonctionné ? Est-elle mal placée dans le show ? Etait-elle mal stucturée ? N'était-ce pas le bon public pour cette vanne ? Ou bien est-elle tout simplement mauvaise ?

Les standuppers savent qu'un spectacle n'est jamais parfait, qu'il faut sans cesse le retravailler par un système d'essais et erreurs. Transformer ou retirer ce qui ne marche pas. Remplacer les blagues trop vieilles par de nouvelles, plus efficaces.

Leur but, ce n'est pas d'avoir une collection de vannes imparables, mais un ensemble harmonieux. Créer un flow qui amène à ce qu'on veut vraiment: emmener le public avec soi.

"Plantez-vous. Comprenez ce qui n'a pas marché. Adaptez. Recommencez. La communication, ce n'est que de l'essai et erreur."

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En communication, c'est la même chose. Il faut distinguer la stratégie - l'objectif d'ensemble - et la tactique - les moyens qu'on se donne pour y arriver. Une bonne stratégie est celle qui adapte en permanence sa tactique pour arriver à un résultat.

Et pour ça, il ne faut pas avoir peur de "bider". Il faut voir ce qui ne marche pas, comprendre pourquoi et tester une nouvelle approche.

Lorsque vous communiquez, vous ne faites pas une œuvre. Vous créer un message éphémère dont le seule mérite est de s'inscrire dans une vision d'ensemble.

Ne faites pas l'erreur de vous focaliser sur chaque message. L'important est la stratégie d'ensemble: assembler un public fidèle autour de vos créations.

2. Seuls, mais ensemble

Vu de l'extérieur, le tout petit monde du stand-up a l'air assez impitoyable. Les collaborations se font et se défont. Le milieu n'échappe pas à la médisance. On peut y devenir populaire très vite, alors que la carrière d'autres semble plus difficile à faire décoller. Avec toutes les jalousies que cela peut causer.

C'est inhérent au métier, qui est forcément très solitaire. Il n'y a pas vraiment de troupes, tout au plus des collectifs aux contours assez flous.

Et pourtant, on y trouve assez peu d'opportunistes.

Les relations sont fluides, mais elles n'en sont pas moins authentiques. Chacun sait que son autonomie, sa particularité, sa voix propre est son principal atout. Mais il sait aussi que l'entraide entre collègues qui partagent les mêmes objectifs est indispensable pour évoluer.

"Garder toujours le moyen de changer de tactiques, c'est la base d'une stratégie de communication réussie"

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Cette recherche d'équilibre entre autonomie et collaboration, c'est la même qui doit aussi être au centre d'une stratégie de communication.

Gérer sa communication. Posséder ses outils. Ne pas se fier à des tiers, que ce soit une personne ou un service comme les réseaux sociaux.

Mais se fier à des pairs, avec qui on peut collaborer dans un but commun. Créer des collaborations plutôt que des dépendances. Mettre en commun ses ressources, mais en garder la pleine propriété.

Certes, les collaborations sont plus éphémères et plus fragiles. Mais elles permettent de garder une plus grande latitude de mouvement.

3. Sentir le public

Le plus gros kif des stand-uppeurs, c'est de réussir à "retourner le public". Conquérir un public à priori hostile.

C'est considéré par beaucoup d'entre eux comme la quintessence du métier.

Plus que tout autre art de la scène, le stand-up est un art de l'interaction. La qualité du spectacle ne dépend que d'une chose: le rire du public. En quelques minutes à peine, le stand-uppeur sent si l'audience lui est acquise ou non. Il doit alors évoluer vite, créer un lien de confiance rapidement avec ceux qui l'écoutent.

C'est un fil ténu, sur lequel il tient comme un équilibriste.

"Retourner le public", c'est arriver à construire cette relation de connivence, trouver les mots qui créent de l'identification. C'est comprendre qui on a devant soi.

Une fois arrivé à ce point-là, le reste du spectacle est comme un flux continu, où tout "passe" comme par magie.

Axer son art sur les réactions du public auquel il est destiné, ce n'est pas donné à toutes les disciplines.

Mais axer sa communication sur la connaissance de son audience, cela, tout le monde peut le faire. Sentir son public, ici, cela voudra dire regarder les chiffres. Voir ce qui crée de l'interaction, où se trouve l'intérêt de ceux qui nous suivent, et suivre cet intérêt. Construire, petit à petit, ses messages en connaissant toujours mieux ce qui motive son audience.

Conclusion:

Communiquer et se créer une audience de vrais fans, ce n'est pas de l'art. Loin de là.

Mais, tout comme l'art, ce qui importe, ce ne sont pas les petits détails, c'est l'ensemble.

Et la seule chose qui peut en faire une réussite, c'est que votre communication rencontre son public. Les enjeux sont beaucoup moins importants que dans votre activité artistique. Alors n'ayez pas peur de faire des erreurs. Ne cherchez pas la perfection à chaque message. Créez des collaborations.

Mais surtout, gardez votre audience comme horizon. Avec comme but : en faire de vrais fans.


Tags

Communication, stand up


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