Le budget sur la base duquel nous travaillons comprend 14 catégories, réparties en 5 grandes sections: les frais de préparation, les salaires, les dépenses matérielles, les frais financiers, les droits.

Dans ce chapitre, nous allons passer en revue sommairement ces 14 catégories, que nous explorerons plus en détail dans des chapitres suivants.

Section 1: les frais de préparation

Cette section ne comprend qu'une catégorie, qui recouvre des aspects très divers.

  1. les droits images: il faut entendre par là l'achat d'images d'archives, ou d'images appartenant à d'autres ayant-droits.
  2. les droits musicaux: que ce soit une musique originale, composée spécialement pour votre projet, ou une musique déjà enregistrée, vous devrez négocier des droits pour l'utilisation de la musique.
  3. frais de dossier et de traduction: lors de la recherche de financement, vous devrez constituer des dossiers (parfois encore en papier !), que vous devrez éventuellement également faire traduire si vous cherchez des coproducteurs dans une autre langue.
  4. repérages : les frais de déplacement pour les repérages, ou l'engagement d'un.e professionnel.le se retrouveront dans cette catégorie

Peuvent s'ajouter à ces frais de préparation d'autres dépenses comme les frais liés au casting (location de salle, engagement d'un.e directeur.rice de casting, défraiements, catering), des frais de réunions, de transport, etc...

Section 2 : les salaires

Ce sont, fort logiquement, les plus gros postes.

Dans cette section, on retrouve trois catégories:

  1. Le personnel de tournage : personnel de production, techniciens, équipes artistiques, régie,.. une équipe de tournage peut très vite devenir pléthorique. Il faudra être très précis sur le nombre de personnes impliquées. Nous y reviendrons plus tard, mais chaque chef.fe de poste doit être impliqué.e dans cette partie du budget.
  2. L'interprétation : on distingue en général les rôles principaux, les rôles secondaires et les rôles de figuration. 
  3. Les cotisations sociales : elles sont calculées séparément pour plusieurs raisons. La principale étant que les statuts sont très variés suivant les personnes impliquées. Il y a des différences de cotisations entre artistes et technicien.ne.s. Il y aura des personnes employées directement par vos soins, d'autres passeront peut-être par la Smart ou un bureau social des artistes (BSA). D'autres enfin auront un statut d'indépendant.

Section 3 : la technique

On retrouvera ici toutes les dépenses matérielles, hors frais de personnel. Certes, la frontière est souvent ténue entre les 2 sections, surtout pour certains postes de post-production, où les devis comprennent la location du studio et le personnel technique. Il y a aussi des chef.fes costumier.ères qui ont du matériel à disposition.

Mieux vaut néanmoins garder la plus grande distinction possible dans l'élaboration du budget, comme on le verra dans la leçon suivante.

La technique compte 5 catégories : 

  1. Décor et costumes: on y trouve aussi tout ce qui concerne les accessoires, mais aussi les frais liés aux décors extérieurs, comme les autorisations de tournage et les stationnements.
  2. La régie : c'est un poste important, qui comprend les repas, les logements, le matériel logistique, mais aussi de l'administration (papiers, imprimantes, etc...)
  3. Les moyens techniques: l'ensemble du matériel nécessaire au tournage en lui-même. Caméras, lumières, son.
  4. Pellicules: ce poste s'appelle ainsi par archaïsme, mais il comprend aujourd'hui tous les consommables: piles, disques durs, câbles.
  5. La post-production: encore un poste lourd, qui a tendance à être sous-estimé lors de l'élaboration des budgets. Comprend les studios de montage son et image, les studios d'étalonnage, la conformation, les effets spéciaux, les génériques, ...

Section 4 : assurances et frais financiers

Encore une section qui ne comprend qu'une catégorie, mais qui est importante.

Tout d'abord parce que vous avez une obligation d'assurer votre tournage, à partir du moment où vous le faites financer. 

Et d'autre part parce que les frais financiers ont tendance eux aussi à être oubliés, alors qu'ils peuvent peser lourd dans un budget: il s'agit des frais liés au Tax Shelter, à des emprunts bancaires pour avancer l'argent d'un financement qui ne viendra qu'en fin de processus,...

Cette partie comprend également les frais liés à la promotion de l'œuvre : marketing, inscription aux festivals.

Section 5 : les droits

On en arrive à la section où des pourcentages viennent s'ajouter automatiquement au budget global.

On retrouve dans cette section divers postes : 

  1. Les imprévus : il y en a toujours. Un tournage ne se passe jamais comme cela a été planifié. Des dépenses viennent s'ajouter, et même s'accumuler tout au long du processus. La prudence imposerait d'allouer 10% du budget à des imprévus.
  2. Les droits d'auteur : environ 10% du budget va aux auteurs, autant du scénario que de la mise en scène (le/la réalisateur.rice).
  3. et 4. La part producteur: elle se divise en deux parties. La part de droits, qui représente maximum 10% de tous les postes précédents. Et les frais généraux que le producteur a engagés, qui représente maximum 7% du budget global.

Avant de nous lancer dans l'exploration de chacun de ces postes dans le détail, il convient de se poser quelques questions préliminaires. C'est l'objet de la prochaine leçon.