La lumière, là ou la magie opère

C'est, à mon sens, le secteur technique le plus impressionnant. La lumière donne le ton d'une scène. Elle transforme un décor, un visage. Elle peut faire d'un même plan une scène expressionniste ou naturaliste. 

Les meilleur.es chef.fes électro sont de véritables magicien.nes. Ils et elles aiment jouer avec de toutes petites sources de lumière, dévier un rayon de soleil, peindre avec leurs gélatines.

C'est de plus un poste qui est devenu beaucoup moins cher et beaucoup plus souple avec l'arrivée de l'éclairage LED. On peut parfois gagner des heures en temps d'installation, et des centaines d'euros en location de matériel.

La machinerie, le coffre à jouets des cinéastes

C'est dans cette section où le choix artistique et le choix "pour se faire plaisir" s'entrechoquent parfois.

La machinerie, c'est un peu le coffre à jouets du cinéma, avec plein de noms poétiques: dolly, ronin, travelling,...

Elle comprend une foule d'éléments, du simple pied de caméra au camion-remorque. 

Qui dit coffre à jouets dit prudence redoublée. il va falloir ici interroger chaque choix matériel. Savoir ce qu'elle apporte à la mise en scène. Est-ce que ce mouvement est là pour épater la galerie ? Ou a-t-il une réelle utilité dans l'économie dramatique ?

Les ajouts de machinerie complexifient systématiquement un plan, et rend donc les plannings plus longs. Chaque plan complexe enlevé est une économie à la fois de matériel, mais aussi de salaire. 

Alors, évidemment, cela ne veut pas dire qu'il faut bannir tout plan complexe, tout mouvement de machine. Mais il faut savoir que n'est pas Guy Ritchie ou Quentin Tarantino qui veut.

Mieux vaut un plan fixe réussi qu'un plan complexe raté. Mieux vaut une scène de 3 plans dont pourrez multiplier les prises qu'un plan séquence que vous finirez par découper au montage parce qu'il ne vous satisfait pas.

Bref, interroger l'utilité de chaque élément de machinerie est un choix judicieux.

La machinerie avec opérateurs externes

Reste une dernière catégorie de plans complexe, qu'on rencontre de plus en plus souvent: la machinerie avec opérateurs. Ou pour le dire avec son représentant le plus évident: le drone.

Mais ça peut aussi être de la machinerie pour des plans sous-marins, des plans sportifs, qui relèvent presque de la cascade, etc.

Pour être franc, je considère l'énorme majorité de ces plans de la poudre aux yeux. Le plan de drone est la tarte à la crème de la mise en scène télévisuelle. Les plans de type gopro sont devenus des clichés, et les prouesses techniques n'impressionnent que la première fois. Elles relèvent d'une fainéantise, d'un manque d'imagination, voire d'un manque de confiance en sa propre mise en scène.

Elles plombent donc inutilement un budget de plusieurs centaines d'euros.